Autobiographie de Yves Orduña
Naître un 18 juillet 1966
Je suis né le 18 juillet 1966, une journée marquée par des événements d'envergure mondiale. Ce jour-là, la NASA lançait Gemini 10 : deux astronautes, John Young et Michael Collins, réalisaient 43 orbites autour de la Terre, repoussant les limites de l'exploration spatiale. Pendant ce temps, les États-Unis faisaient face à de nouvelles émeutes raciales, révélant une société fracturée. À La Haye, la Cour internationale de justice rendait un arrêt historique sur la question du Sud-Ouest africain, autre symbole des tensions de l’époque.
C’est dans ce tumulte mondial que j’ai vu le jour. Pas dans une capsule spatiale, ni au cœur d’un tribunal ou d’une manifestation, mais dans la lumière crue d’une salle d’accouchement.
On m’a extrait, la tête en bas. Puis redressé, tenu par les aisselles, pour tester le réflexe de marche. Un rite silencieux de bienvenue au monde. Une fois les gestes médicaux terminés, on m’a déposé contre le sein de ma mère. C’est là que tout a commencé.
J’ai peut-être croisé son regard, entrevu un sourire. J’ai sans doute senti sa fatigue, son soulagement, sa douleur. Et quelque part, dans ce contact premier, j’ai reçu quelque chose d’indicible. Une force. Une énergie. Celle d’aimer la vie.
Je suis convaincu que cette impulsion m’a été transmise à cet instant précis. C’est elle qui m’a permis de traverser les épreuves à venir. Comme si, au moment même où le monde vacillait, j’avais reçu ma propre gravité intérieure.
Mon histoire n’est pas une leçon. C’est une traversée. Et elle sera bientôt entre vos mains
